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L’exposition Futuribles : arts et politiques du futur explore la science-fiction en tant qu’outil de création, de réflexion et d’action sur le monde. De Thomas More à George Orwell, de Margaret Atwood à Ridley Scott, la science-fiction invente le futur pour envisager de nouvelles potentialités sociales et politiques au présent. De la littérature au cinéma jusqu’aux arts visuels, ces récits et ces représentations développent des imaginaires alternatifs, débridés et subversifs, qu’ils soient utopiques ou cauchemardesques. Cependant, la science-fiction est encore largement dominées par des visions masculines, blanches et hétérosexuelles. À rebours de ces courants dominants, des voix marginalisées et minoritaires invitent néanmoins à penser et à créer bien au-delà des catégories et des normes habituelles. Ces voix, celles des femmes, des personnes de couleur, des minorités sexuelles, proposent de déconstruire le réel pour lutter contre les injustices et les inégalités, de se réapproprier l’histoire pour construire l’avenir, de se saisir de la création artistique et des nouvelles technologies comme outils d’émancipation. Du courant cyberféministe au mouvement afrofuturiste, en passant par la science-fiction queer et féministe, l’exposition met en lumière leurs futuribles, leurs possibles dans le futur, en entremêlant art vidéo, installation, musique, performance et littérature.

Afrofuturisme, cyberféminisme, science-fiction queer et féministe : tous ces mouvements artistiques et culturels sont engagés dans la réflexion critique, l’exploration technologique et la spéculation historique et futuriste. L’avènement d’Internet ayant considérablement modifié les possibilités d’expression et de visibilité, ces derniers s’en sont emparés comme d’un outil et d’un espace de pensée et de création. Né dans les années 1960 aux États-Unis, l’Afrofuturisme mêle revalorisation de l’africanité et imaginaire spatio-futuriste pour développer une représentation « autre » du monde, cicatriser les traumatismes de l’histoire et proposer des voies d’émancipation pour les personnes noir·e·s ou racisé·e·s. Déconstruire les normes du genre et de la sexualité, renouveler les représentations des identités et des corps : ce sont des possibilités de réinvention et de libération pour les femmes et les minorités de genre que propose la science-fiction queer et féministe. Prolongeant ces perspectives, le cyberféminisme est un mouvement transnational artistique, technologique et politique, apparu à l’orée des années 1990, qui s’approprie, détourne et transforme les médias numériques, le cyberespace et les biotechnologies.

Suscitant des dialogues et des circulations entre les temporalités, les géographies et les pratiques artistiques, des années 1970 à aujourd’hui, d’Anna Maria Maiolino au collectif Laboria Cuboniks, le parcours de Futuribles n’est ni tracé ni figé. Hors des définitions et des cases, il invite les spectateurs à créer des liens uniques et personnels avec les artistes, les œuvres et les mouvements présentés.

Imaginée et conçue par les étudiant·e·s en Licence 3 Arts plastiques de l’Université de Strasbourg et l’Association des étudiants en Arts de l’Université de Strasbourg (AEAS) en partenariat avec l’Artothèque de la Ville de Strasbourg, l’exposition Futuribles : arts et politiques du futur a été élaborée à partir d’une collaboration avec la plateforme transmédia et collectif d’artistes Black(s) to the Future et d’un choix d’œuvres, prêtées par le 49 Nord 6 Est-Frac Lorraine et par les artistes présenté·e·s.

L’équipe d’organisation de l’exposition.

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